C’est un moment où le soleil est au solstice d’été et la nature en pleine floraison. La Terre entière est invitée à fêter cet épanouissement de la nature, à s‘y ressourcer et à renaître.

Cette fête est célébrée depuis la nuit des temps non seulement par les Letons et Lituaniens, mais aussi par la population des pays voisins qui partagent des symboles et des rituels similaires. Cette fête a toujours eu beaucoup d’importance pour les peuples baltes. Elle a donc été fêtée même à l’époque soviétique aux risques et périls des organisateurs et des participants.

Les noms donnés à cette fête ont évolué au cours de l’Histoire : Rasos¹, Kupolės², Joninės³ (en lituanien), ou Līgo4, Jāni³ (en letton), mais les principales caractéristiques sont restées les mêmes. On continue à essayer de deviner et d’interpréter leur signification. Les descriptions des rituels présentées ici sont basées sur les considérations des spécialistes ethnoculturels (J. Vaiškūnas, L. Klimka, A. Žarskus et les autres.), néanmoins chacun est libre de les interpréter à sa manière.

J.Vaiškūnas: « Les deux symboles, la rosée et le soleil, sont au cœur de cette fête, car une plante est un fruit du soleil et une rosée sur une fleur accumule la puissance de la plante, du soleil et de l’eau. Lors de cette fête il est très important de se rappeler que l’homme fait partie de la nature. « 

———

¹La fête Rasa, (Rasos  au pluriel) est liée à la déesse Rasa de la mythologie balte qui est responsable de la végétation (sa renaissance après l’hiver et son exubérance) et aussi à la rosée du matin, une source importante de vie des plantes.

²Le nom Kupolės provient du verbe kupėti, kupoti, qui se rapporte à la croissance extraordinaire et exubérante des plantes et du monde végétal en général. Le nom est lié à un des éléments les plus anciens de la fête, Kupolė : un mât décoré de plantes et de fleurs.

³Joninės Jāni (la fête de Saint-Jean) est le nom chrétien de l’ancienne fête, liée à la fête de Saint Jean Baptiste le 24 juin..

4 Līgo en langue lettone, le mot « līgo » signifie « que cela soit », ainsi chaque chanson qui répète constamment « līgo, līgo » est comme un sort jeté pour atteindre un objectif précis. Chantée sincèrement au bon moment et au bon endroit, une telle chanson, selon les croyances des ancêtres lettons, pouvait accomplir beaucoup. On pensait que les humains, les animaux ou les plantes étaient protégés de ce dont on chantait dans la chanson, comme s’il s’agissait d’une sorte de magie réciproque.